Titre : Oom
Auteur : Alexiane Thill
Date de Sortie : 15 avril 2020
Genre : Anticipation, Gaming, Aventure
Edition : Autoédition
Alexiane Thill écrit depuis qu'elle sait tenir un stylo. Voyager durant toute son enfance comme s'établir dans différents pays n'ont fait que nourrir son besoin de noircir des pages d'histoires. Cachée dans les vallées du sud-ouest de la France, elle donne corps à toutes ces aventures qui naissent au gré de son imagination.
Ce qu'elle préfère : se réapproprier les codes du genre pour battre ses propres sentiers.
Vingt équipes, vingt pays, un seul trophée…
En 2056, les Worlds, championnat d’e-sport basé sur un célèbre jeu vidéo en réalité virtuelle, ont remplacé les Jeux Olympiques.
Kira n’est pas censée y participer.
Kira n’y a pas sa place.
La jeune femme fait pourtant partie de la Ligue Française, et vise à tout prix la savoureuse récompense. Tout ce qu’elle doit faire, c’est venir à bout des nombreux défis qui l’attendent durant quatre mois dans l’univers post-apocalyptique de Terra Legends.
Mais lorsqu’il est question de protéger un lourd secret confié par Virtual Games de la curiosité et du magnétisme du capitaine de son équipe, Tristan, tous les coups sont permis.
Quitte à affronter ses propres coéquipiers…
Je remercie avant tout l’autrice, Alexiane Thill, pour sa confiance et sa patience.
Nous revoilà avec un nouveau roman d’anticipation entre les mains, sur fond de gaming et de romance. Le tout accompagné d’une superbe couverture et d’un résumé efficace qui nous plonge tout de suite dans l’ambiance : une compétition rude, une héroïne pas à sa place et un lourd secret… Voilà de quoi nous mettre en appétit !
« Parfois, il est préférable d’être courageux pour affronter ce qui nous terrifie. »
Oom nous raconte donc l’histoire de Kira, nouvelle participante aux Worlds, un championnat d’e-sport autour du jeu Terra Legends (TL). Contrairement au reste de son équipe, elle ne fait pas partie des meilleurs joueurs et est plutôt habitué à jouer en solo. Pourtant, c’est l’entreprise créatrice du jeu elle-même qui l’enverra sur le devant de la scène.
Pour la jeune introvertie, l’expérience n’est pas de tout repos. Entre ses difficultés à s’intégrer dans son équipe, et l’omniprésence des caméras, Kira devra surmonter de nombreux obstacles…
« Ne doit-on pas d’abord se faire confiance à soi-même ? »
Le choix de l’autrice de se pencher sur le monde du jeu vidéo était risqué. C’est un univers particulier, avec son propre vocabulaire et son propre mode de fonctionnement. Pourtant, il est reste très accessible, même pour les novices ou les personnes qui n’ont plus joué depuis longtemps (c’est d’ailleurs mon cas).
Les explications autour de l’univers, de l’histoire et du fonctionnement de Terra Legends sont elles aussi claires et précises, ce qui permet une immersion totale. Le tout disséminé avec parcimonie, ce qui permet de ne jamais perdre le rythme de l’action, tout en ayant rapidement des repaires efficaces. Les descriptions des avatars et des paysages donnent une bonne idée des visuels du jeu en laissant une part d’imagination aux lecteurs.
Un cocktail équilibré, en somme, qui donne d’ailleurs très envie de se procurer Terra Legends (si un développeur veut s’y atteler… )
Un point plus mitigé peut-être à relevé est la question de la confrontation entre Kira et son équipe, en référence à la dernière phrase du synopsis. Le premier « pan » de cet affrontement, lié à la présence de la joueuse dans l’équipe au détriment d’un autre est très bien géré. Néanmoins, lorsque la possibilité d’un secret est mise sur la table – par le Capitaine de l’équipe notamment – le comportement des protagonistes peut paraître un peu « léger » par moments.
« La souffrance. Non pas celle qui tourmente, brise l’âme, et ne laisse derrière elle qu’un néant dans nos poitrines. Mais c que j’ai lue si souvent dans les prunelles de ma mère et de ma sœur. La souffrance qui se teinte d’espoir. »
En ce qui concerne les personnages, Oom nous offre un mélange très éclectique et pertinent. Chaque membre de l’équipe à un petit « plus » qui donne une dimension nouvelle au récit et au championnat. Il est très facile de s’identifier et de s’attacher à Kira. Bien que discrète, elle n’en reste pas moins très courageuse. Comme chacun de ses comparses, elle a ses propres motivations pour gagner la compétition.
Au fur à mesure des pages, elles se dévoilent, forte et blessée à la fois.La jeune adulte renfermée laisse place à une femme qui s’est toujours sacrifiée pour les autres, portant sur ses épaules plus de responsabilité qu’elle ne le devrait.Elle attire toute suite l’empathie et l’ affection.
Ce n’est pas non plus une héroïne « parfaite », elle a ses propres défauts et fait parfois des erreurs.Elle est jeune, et agit par moments de manière égoïste.Une décision qu’elle prendra d’ailleurs vers la fin du livre en est assez représentative, et cela est hyper intéressant dans la cohérence du personnage.
« Des années à assumer un rôle qui n’était pas le mien.Des années à me sacrifier par amour.»
Le deuxième personnage principal est Tristan, le Capitaine de l’équipe.Calme et observateur, le stratège a la responsabilitéde ses coéquipiers. Il était prêt à tout, sauf à un grain de sable nommé Kira dans les rouages de son plan.
À l’image de Kira, il est très attachant et tout aussi imparfait. Parfois dur, il est marquant par son sens du devoir et de la justice. Il a une vision très a lui de la compétition, et tiens en haute estime les rêves de ses comparses, autant que les siens.
Parmi les autres personnages, on retrouve notamment Amélie.C’est une figure qui prend tout d’abord le rôle de la « peste », mais son évolution l’a rends bien plus intéressante.Un tel personnage amène souvent à des schémas classiques dans lesquels l’autrice ne tombe jamais.
À travers l’histoire de ses héros, l’autrice nous montre également de quelle manière un jeu peut être une échappatoire, sans pour autant émettre un jugement là-dessus.C’est un fait qui est présenté, et il revient à chacun de se faire son propre avis sur la question. Gabin, Isaac et Ben apportent un plus aussi, que ce soit par leur expérience ou leur histoire.Mention spéciale à Antoine– mon coup de cœur perso –pour son humour et sa bonne humeur à toute épreuve.Parfois lourd, il apparaît très vite comme un garçon au grand cœur, amusant et plein de bonnes volontés.Un ami qui nous fait lever les yeux au ciel, mais qui nous manque dès qu’il n’est plus là.
Tous sont très bien développés, et un pincement au cœur nous gagne lorsqu’il s’agit de les quitter.
Figure plus discrète, mais néanmoins très importante, nous pouvons citer Luce, une IA présente dans le jeu TerraLegends.Son rôle au sein du jeu donne une ouverture à l’autrice pour toucher du doigt de nombreuses thématiques :le mensonge, le stress, la confiance et l’angoisse.Elle est une sorte d’obstacle à part entière pour Kira, qui ne pas plus se cacher face à la réalité de ce qu’elle ressent.
Le tout, encore une fois, dans un développement pas du tout manichéen, qui ouvre le débat pour chacun d’entre nous.
« Mentir, c’est aussi se replier derrière sa lâcheté.»
Les rebondissements permettent de maintenir régulièrement le rythme de l’intrigue. Certains choix sont osés, mais donnent aussi une part de réalisme et surtout de cohérence à l’œuvre. Le tout servit par la plume fluide, fine et toujours très belle d'Alexiane.
Un autre bon point est la partie romance, qui est très bien dosée, et n'étouffe jamais l'intrigue.
Oom est donc un roman d’anticipation efficace, ouvrant la possibilité à de nombreuses réflexions, tout en étant un bon divertissement.Une plongée dans un monde incroyable, au cœur d’une action qui ne s’essouffle jamais et qui nous emporte dans cette compétition hors-normes.Les pages défilent sans que l’on s’en rende compte, et nous porte tout au long de cette incroyable aventure.
Une lecture à ne pas manquer, le temps d’une parenthèse auprès de Kira, prêt à rêver et à se battre à ses côtés.
« Je m’efforcerai de travailler, les rêves harnachés au corps.»
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