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Je ne sais pas.

Une nouvelle fois j’attrape mon stylo – ou mon clavier, plutôt – pour me lancer dans ce texte, sans savoir si j’aurai le courage de le terminer. Et pourtant il faut bien que je parle de tout ce qui est arrivé les derniers temps dans ma vie d’autrice, mais aussi personnelle.


« Je ne sais pas. »


Cette phrase me terrorise. J’ai toujours planifié ma vie sur plusieurs années, fait des plans pour la suite. Je déteste l’imprévu, et surtout, je déteste me sentir désemparée et impuissante. Depuis près de quatre mois maintenant, je suis bloquée dans cet état d’esprit.


Au fond, je n’ai subi qu’un échec parmi tant d’autres. Une étape de ratée, comme beaucoup vivent dans leurs parcours scolaire et professionnel. J’ai tenté de me convaincre que ce n’était pas grave, que ça allait passer.


Puis les questions ont fusé.


Et maintenant ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Et ton travail ? Et tes projets ? Et ton tome 3 ?


« Je ne sais pas. »


J’avais beau tourner la question dans tous les sens, je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire. Pour avancer sur cette nouvelle route, il fallait accepter de laisser tomber la première.


Accepter que j’avais échoué, et que peu importe mes efforts, je ne pouvais pas revenir en arrière. Une leçon de vie basique, mais dont l’apprentissage fut long et douloureux.


Parce qu’au-delà de plans bouleversés, il y avait cette image de moi contre laquelle je devais lutter.


La déception, le dégoût, la colère, la tristesse. Des années de frustrations et de combat pour rien. Toutes les choses négatives que j’avais chassé de ma vie sont revenus me hanter. Une petite chose s’ajoutant aux autres, devenant une montagne insurmontable.


Je n’arrivais plus à écrire, ni à lire. Même mon petit « projet monde » était devenu les ruines d’un rêve déjà loin.


Cloitrée dans au fond de ma chambre, j’ai ressenti pour la première fois de ma vie l’envie de baisser les bras. Je ne voulais plus me battre. J’ai été faible et égoïste. On me répétait sans cesse de « me ressaisir ». Mais à quoi bon ? Moi-même je ne comprenais pas vraiment pourquoi j'avais autant de mal à relever la tête. Je me suis même remise à faire des cauchemars.


Je crois que personne n’a saisi (peut-être parce que cela paraissait exagéré ?) que dans ce que je traversais, c’était tout mon être que je remettais en question. Durant ces quatre longs mois, j’ai remis en cause non seulement mes projets de vie, mais aussi mes priorités, mes envies, mon corps, ma mentalité, mon attitude et ma personnalité.


Si je suis encore au cœur dans cette période de « transition » et de « reconstruction », je peux d’ores et déjà affirmer qu’il s’agit sans aucun doute d’un de moments les plus mouvementés et formateurs de ma vie.


Je peux sans hésitation dire que les choses vont mieux aujourd’hui. Il m’a fallut du temps et énormément de repos. J’ai reçu le soutien de proches qui ne m’ont pas abandonné, malgré mes erreurs. Mes priorités ont changé, et me reconcentrer sur ma famille et d’autres choses plus simples mais essentielles m’a fait du bien.


Je n’ai toujours pas repris l’écriture (mise à part quelques petits exercice de poésie) et je n’ai aucun idée de quand je retrouverai mon petit Caleb, mais je ne culpabilise plus. J’ai la conviction que ce que j’ai vécu nourrira son histoire et celles d’autres personnages que j’ai hâte de vous présenter.


Je reprends la lecture, tout doucement (essentiellement des courtes pièces de théâtre, je l’avoue !). J’ai recommencé le dessin, la danse et la musculation.


Je n’ai toujours pas une idée claire de la manière dont je voudrais voir les choses se dérouler. La crainte de l’inconnu semble s’estomper petit à petit. Je ne suis pas toujours pas… Satisfaite (si c’est le bon mot) de ce que je suis aujourd’hui. Cependant, j’ai une idée assez précise du genre de personne que je veux être, des progrès que je veux faire sur différents plans.


Etape par étape, l’histoire reprend son rythme.


Et qui sait, peut-être que je te raconterai tout ça une autre fois, cher lecteur.

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