Titre : 13ème Boulevard
Auteur : Garance Verdon Avizou
Date de Sortie : 7 septembre 2023
Genre : Space Opera, Science-fiction
Edition : Cors de Lune
Garance est une petite fille, une adolescente et une femme. Elle écrit pour faire vibrer toutes les générations amoureuses de l’imaginaire, tout en mangeant de la glace avec la bande originale d’Interstellar en arrière-plan. Passionnée par l’astrophysique et la mode, elle est passée de La colline aux papillons, une histoire de trois pages, écrite en primaire, à 13ème Boulevard, le space opéra dont elle rêvait.
Même les odeurs nauséabondes de la cité géante ne cachent pas celle de la mort
Malgré la puanteur, Paz n’abandonne pas. Parmi les dédales de la planète-ville 13ème Boulevard, elle compte mener à bien sa mission :réunir les membres de sa famille pour les prévenir d’un grand danger. Ils vont tous mourir !
Dans leur jeunesse, Patrick, Nathan, Marlène, Snake et elle ont subi de terriblesmodifications génétiques, qui les empoisonnent.Avec leur aide, Paz désire retrouver et punir les responsables de ces atrocités.Ses compagnons accepteront-ils de la suivre, après toutes ces années sans se côtoyer ?
Paz sait qu’elle ne leur promet ni la vie ni un remède, mais la justice.
Je remercie avant tout les Editions Cors de lune et l’autrice Garance Verdon Avizou pour leur confiance pour ce service-presse.
Retour aujourd’hui à mes premiers amours avec un roman de science-fiction, space opera sur fond de manipulation génétique. La couverture et le résumé attirent très vite l’attention des adeptes du genre et nous donnent envie d’en savoir plus. Mention spéciale au travail qui a été apporté à la couverture du format reliée, qui semble être la marque de fabrique de la maison d’édition, et qui est sublime. Très différente de la version brochée, elle apporte une autre vision au récit.
Nous nous retrouvons donc ici avec une thématique largement exploitée dans ce genre littéraire, il convient alors de se démarquer et d’apporter un regard nouveau pour marquer les esprits. Prêt à décoller ?
Commençons cette fois par le style d’écriture, qui est parfois alourdi. C’est surtout le cas au début avec un grand nombre d’adverbe en « ment » qui ralentissent la lecture. A cela s’ajoute des répétitions dans les premiers passages. Au fil des pages cependant, ces éléments s’amenuisent ce qui permet une lecture fluide et de plus en plus simple. Garance parvient à nous porter par son histoire et des personnages haut en couleur.
Et quels personnages ! Si vous aimez les caractères forts, vous serez comblés ! Les cinq héros cités dans le résumé ont tous de l’énergie à revendre, et ne laisseront personne indifférent. Il manque néanmoins un peu d’équilibre par moment sur la vulgarité qui est parfois « gratuite » et ne sert pas toujours à la caractérisation des personnages. Cela dépend bien évidemment de l’humour du lecteur, mais les plus sensibles pourront être gêné par ce langage familier ultra présent. Ce langage ainsi que certaines scènes intimes font que le roman ne peut pas être mis entre toutes les mains, ce qui n’est malheureusement pas signalé.
Une force de ce récit tient dans la représentation de personnages féminins intéressants et qui en ont à revendre. Parfait équilibre entre la demoiselle en détresse et la figure « l’élue », les héroïnes luttent avec leur courage, mais aussi leurs peurs et leurs limites.
Un autre point intéressant est le questionnement du « pourquoi ». Pourquoi mener ce combat ? Comme le dit le synopsis, le personnage principal Paz promets la justice, et non une solution à leurs soucis. Vaut-il la peine de prendre autant de risque pour faire ce qui semble juste ? Et juste aux yeux de qui ? Une interrogation qui ne manquera pas de raisonner dans les paroles et les actions de Paz tout au long du question.
Une description plus approfondie du passif des personnages aurait aussi pu accentuer l’attachement que l’on a déjà envers eux. L’on touche du doigts leur passé et on sent qu’il y a encore énormément à dire sur eux, sur leurs vies. En raison de l’enchainement frénétique des actions, les révélations se font quasi toujours dans les dialogues, entre deux moments de fuites ou de combat. Le récit manque de « show don’t tell » et ne laisse pas toujours le temps aux lecteurs de se poser des questions.
Une autre idée essentielle du livre est centrée sur la question de l’oubli et de re-création des relations passés. Sauf qu’en réalité les personnages se rappellent tous assez rapidement – bien qu’il y est une explication cela casse un peu le concept – de leur passé commun. A une exception près qui du coup aurait été plus intéressant en termes de développement mais est vite mis de côté au profit des autres protagonistes.
La grande force de ce roman réside dans la description des ressentis. Tout le concept du livre repose sur l’expansion des cinq sens et on le reçoit beaucoup à la lecture. Mention spéciale au personnage de Paz, sensible aux odeurs. Etant moi-même assez sensible à cela, je me suis surprise à renfrogner mon nez ou à le gratter de gêne tant j’avais l’impression de sentir les mêmes effluves qu’elle. L’immersion sensorielle dans l’univers de 13ème boulevard est un pari réussi !
Il en sort donc, après analyse, un sentiment plutôt mitigé. Il n’empêche que par sa plume, Garance parvient à éluder les quelques défauts de son histoire pour nous emporter dans son histoire et donner envie d’en savoir plus. Le film se déroule sans problème dans notre tête, et en quelques heures à peine on se retrouve à la fin de l’histoire. Les plus grosses frustrations tiennent à l’envie indéniable d’en avoir plus. Plus de ces personnages complexes, plus de cet univers et plus de ce passé trouble.
Néanmoins, je conseille donc ce roman à tous les amateurs de space opera. C’est un ouvrage qui se lit rapidement, sans prise de tête et ne vous laissera pas indifférent !
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