top of page
  • Photo du rédacteurOpi

Les contes d'Erenn - Tome 3 : Les sources du Chaos - E. Loisel



Titre : Les contes d’Erenn – Tome 3 : Les Sources du Chaos

Auteur : E. Loisel

Date de Sortie : 18 septembre 2019

Genre : Ados, Fantasy

Edition : Marathon Editions


E. Loisel a toujours aimé être transportée dans un autre monde, simplement à travers les pages d’un roman. Cette sensation l’a convaincue du pouvoir des mots.


En 2016, elle commence alors la rédaction d’une tétralogie se déroulant dans un monde imaginaire : “Les contes d’Érenn”. “Les Sources du Chaos” en est le troisième tome.

Lors de leur dernière incursion au Pays de Llyr, Maud et ses amis ont été plongés dans l’enfer de Trafalgar Gaol, la terrible prison érigée au sein des îles sœurs. Les horreurs qui y ont lieu servent le sombre projet nourri par le Grand Maître Tazig Kozh : régner sur l’ensemble de la Terre d’Érenn.


Leur seule piste pour enrayer cette menace est celle des carreaux de verre qui les emmène à l’ouest du Pays de Dôn, dans le désert Aza. Découvriront-ils l’identité du complice qui fournit le Grand Maître en carreaux ? Quels autres secrets sont enfouis sous le sable du désert ?



Warning : cette chronique peut contenir des spoils sur les tomes précédents !

Je tiens à nouveau à remercier E.Loisel et Marathon Éditions pour leur confiance.

C’est avec une joie non dissimulée que nous replongeons une troisième fois au cœur des terres d’Erenn, pour suivre Maud et sa petite troupe à la recherche de réponse. La maison d’édition nous offre un résumé simple et efficace qui nous permet de reprendre là où nous en étions, de se remémorer les tenants et les aboutissants. Le tout orné d’une couverture très différente des tomes précédents, troquant le vert froid pour plus de chaleur.

Nous voilà donc en route pour le désert d’Aza !


« Le pouvoir est une chose curieuse. C'est une ombre sur le mur. Lorsqu'on pense l'avoir saisi, il s'échappe. Le pouvoir réside là où les Hommes pensent qu'il est. Et certains sont prêts à tout pour le retenir. Ou le conquérir »

Tout comme ce fut le cas lors du passage du tome 1 au tome 2, la transition se fait sans mal. L’auteure parvient à replacer les éléments essentiels de l’intrigue pour rattraper le lecteur et le plonger à nouveau dans cette ambiance si particulière. On remet très vite tout ce petit monde, et nous sommes prêt à nous lancer avec Maud dans sa quête.


Car notre chère prêtresse Maud Fa Lir est toujours fidèle à elle-même, pleine de courage et de détermination. Son évolution est moins franche que dans les tomes précédents, et la nécessité de développer de nouveaux personnages la pousse nécessairement vers le fond de la scène. Tout en restant au centre de l’histoire, et des intérêts de chaque personnage, elle paraît tout de même en retrait. Mais les révélations à son sujet – sur lequel nous reviendrons, sans spoiler – sont une promesse d’un quatrième et dernier volume beaucoup centré sur elle.

Elle est comme toujours suivi de Luke, qui est cette fois plus pertinent que dans le second tome. Il parvient petit à petit à se définir autrement que par ses seuls sentiments pour l’héroïne, et va devoir faire un choix entre la raison et le cœur. Encore une fois, les nombreuses réflexions et débats auxquels il sera confronté laissent imaginer une suite dans laquelle il devra s’imposer, faire des choix une bonne fois pour toutes. N’est jamais très loin d’eux le cavalier Gaël, perdu dans la tempête de sa propre vie. Il cherche sa place, cherche qui il est, encore et toujours. S’il a encore du chemin à faire, il paraît à son tour plus confiant dans ce qu’il est. Pourtant, il semble avoir subi la mauvaise influence de Luke dans le premier tome, puisqu’il n’intervient pratiquement JAMAIS sans qu’on revienne sur ses sentiments amoureux. Ce qui malheureusement, est très redondant voir agaçant.

Le Nécromancien et l’incroyable Aurélia sont quant à eux beaucoup plus en arrière-plan. Ils restent importants, mais étant donné qu’une grande partie de leurs histoires à été développé précédemment, il est normal de les voir laisser leurs places à d’autres. À noter que leurs liens, et leurs qualités respectives continuent de briller à travers les pages et d’en faire des personnages attachants et uniques. Nous pouvons aussi signaler la présence discrète d'Yian, toujours fidèle à lui-même, qui ne parle jamais pour rien dire, mais dont chaque intervention est déterminante que ce soit dans l’action ou pour mettre les autres face à leur vérité.


Mais les deux personnages les plus marquants de ce troisième tome sont bien évidemment les jumeaux Vesper et Télia. Cette dernière est toujours aussi douce, sage et dessine comme une superbe amie pour Maud. Une scène de chant à ce propos montre toute la force de leurs liens, et la clairvoyance de la Télia. Son grand-frère, quant à lui, brille à nouveau par sa langue acérée et sa joie de vivre à toute épreuve. Mais l’aventure des héros va remettre ce duo sur le chemin de leurs origines, les forçant à faire face à leurs responsabilités, leurs désirs et leurs blessures. Ils deviennent beaucoup plus attachants et encore plus essentiels à cette histoire.


« Cette ultime discussion, qui s'était terminée dans les cris et les pleurs, étaient gravée dans sa mémoire et les regrets restaient incrustés dans son coeur. Elle n'avait pas pu, n'avait pas su renoncer à la raison pour lui. Elle ne s'était même pas battu, pas un seul instant. »

Malgré des personnages que l’on aime toujours autant, un gros point noir de cet ouvrage, comme dit plus haut, et l’omniprésence des questions amoureuses. S’il n’est pas rédhibitoire de développer ce genre de thématique en fantasy, elle peut devenir son talon d’Achille. Si E. Loisel a élégamment évité ce travers durant ses deux premiers tomes, ce n’est pas le cas. Comme dit plus haut, le cas de Gaël est le plus frappant à ce propos. Bien que les questions identitaires qui y sont liées sont importantes pour le personnage, elles ne peuvent pas être son seul sujet de préoccupation. L’ami loyal et drôle du premier volume devient ici un adolescent perdu entre gêne, colère et jalousie. Maud est elle aussi enfermée dans cet infernal triangle amoureux, et même Télia a le droit à ses déboires – bien que son cas soit moins complexe et prise de tête que ces collègues.

Au final, on a la sensation que seuls Télia et Vesper font réellement avancer les choses, tandis que toute la petite troupe essaye de suivre en se plongeant dans les tourments de leurs cœurs. Si certaines questions à ce sujet devront réapparaître et être réglé dans le prochain tome, nous espérons que l’intrigue principale aura, quant à elle, droit à la majorité des pages.

Comme d’habitude, mise à part quelques longueurs parfois, l’écriture d’E. Loisel reste fluide et agréable. Les descriptions des lieux sont très immersives et donnent un aspect très « filmique » au roman. C’est toujours un plaisir de retrouver sa plume ! À noter aussi que la toile politique, les réflexions des uns et des autres sur la manière de percevoir « l’étranger » et la question de l’histoire et du souvenir commun sont toujours au cœur du roman et tout aussi pertinents.


« Dannan vous enseigne la perfection et la droiture. En revanche, qui vous enseigne l'équilibre ? Entre ce qui est juste et ce qui est bon ? Entre ceux qui tient de la loi et ceux qui tient de la morale ? »

En conclusion, ce troisième tome des aventures de Maud Fa Lir est une aventure en demi-teinte. Il pourrait même être qualifié de tome de « transition », permettant de placer chaque héros au bord de saut final, prêt à arriver au bout de leurs voyages initiatiques. On sent que tous doivent encore évoluer, et ont beaucoup de choses à apprendre sur eux-mêmes et sur les autres.

L’attente du dernier tome sera donc longue ! Et ce dernier devra donc se montrer à la hauteur de la saga, palliant aux quelques soucis de ce volume pour se dresser à l’excellent niveau des précédents.

« Même les coeurs faits d'acier peuvent se briser. »
16 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Je ne sais pas.

Une nouvelle fois j’attrape mon stylo – ou mon clavier, plutôt – pour me lancer dans ce texte, sans savoir si j’aurai le courage de le terminer. Et pourtant il faut bien que je parle de tout ce qui es

bottom of page