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Samuel Applegreen - Olivier Bron




Titre : Samuel APPLEGREEN : La somme de ce que nous sommes

Auteur : Olivier Bron

Date de Sortie : 15 mai 2019

Genre : Littérature contemporaine, Fantastique

Edition : Auto-Edition (Librinova)

[Présentation Simplement Pro] Auteur compositeur, je vis de ma guitare et de mes chansons. J'aime les mots, les sculpter, les dompter, m’en servir comme autant d’instruments pour dépeindre la société qui m’entoure. Acerbes et poétiques, urbains, je vis en banlieue parisienne, mes thèmes traitent de l’humain, de ses paradoxes qui le rendent à la fois pathétique et touchant. Samuel Applegreen est mon premier roman.

Comment réagiriez-vous s’il vous était donné de voir des couleurs sur la tête des gens ? Que ces couleurs se déploient et communiquent entre elles, échangent, cohabitent ou se pillent… Que feriez-vous de ce phénomène si vous vous rendiez compte qu’il vous permet de lire les intentions, bienveillantes ou néfastes, du monde qui vous entoure ?

Nous étions trois à avoir été soumis à cette expérience, menée, je le précise, à notre insu. J’ai mis du temps à comprendre. Autant à pardonner. Ce que nous allions vivre bouleverserait jusqu’à la plus petite virgule de nos existences. Tout. Impossible de nous confier. Qui nous aurait cru ? L’écriture s’est alors imposée comme la seule alternative capable de rendre compte de cette réalité. Il est bien évident que d’y souscrire ailleurs que dans une fiction, m’exposait au jugement rédhibitoire de mon entourage ; ce fameux tiers qui sur simple demande, a le pouvoir de vous faire interner.


Je remercie le site simplement.pro ainsi que l’auteur Samuel Applegreen pour sa confiance et sa patience à mon égard.

Nous nous tournons aujourd’hui vers un roman contemporain avec une toile de fond fantastique. Le résumé, associé à une couverture sombre mais élégante, laisse planer un flou quant à l’histoire dans laquelle nous allons plonger. Une ambiance déjà particulière se déploie, appelant à la découverte.

Nous suivons donc trois figures. Samuel, Joséphine et Julien ont subi une expérience à leur insu. Depuis, ils doivent vivre avec l’étrange capacité de voir les « couleurs » des gens. Cela se traduit notamment sous forme d’un serpent au-dessus de la tête, dont l’espèce et la teinte sont particulières à chaque personne. Une idée originale, qui offre donc de belles possibilités sur des dimensions très diverses.

« L’avis négatif est souvent subjectif chez nous, les artistes. Seul celui qui aime a droit d’inventaire. Les autres sont des cons. L’esprit critique est un leurre que l’on considère comme une pathologie du siècle passé, obsolète. »

Nous suivons donc nos héros dans chaque aspect de leur nouvelle vie, accompagné de leur nouvelle capacité. Comme le promet le synopsis, tous les éléments de leurs existences sont bouleversés. Rien n’y échappe. Pourtant, selon ce que dit la note d’auteur, cet aspect semble assez anecdotique. Malgré son importance, il permet surtout à l’écrivain d’apporter un petit plus à sa fresque sociale.

Car ce qui compte le plus dans « Samuel Applegreen », c’est bel et bien les relations au monde, à autrui, et à soi-même. Cela se perçoit déjà dans le choix des protagonistes. Samuel est un comédien qui tente de construire sa carrière tant bien que mal, tout en menant une relation orageuse avec Ophélie. Nous avons ensuite Joséphine, mère et femme en pleine crise d’identité, qui reste néanmoins la figure la moins intéressante et la moins marquante du récit. Enfin, il y a Julien, peut-être le plus attachant du trio. C’est un adolescent qui subit un moment charnière de sa vie, entre ses choix d’avenir, son meilleur ami, et la fille dont il est amoureux.


« Son cœur demeurait en suspens témoignant d’un roulement de tambour funeste ; de vifs battements »

Si on aurait aimé en savoir plus sur le fond de l’expérience, surtout sur le « comment » - grâce par exemple au passage en italique qui vont un peu dans ce sens – l’aspect fantastique reste très bien décrit et les passages avec les couleurs sont très bien menés et stimulent l’imaginaire.

En ce qui concerne l’écriture, elle reste en général assez complexe à lire, malgré que quelques élans poétiques. La ponctuation pêche, notamment dans les dialogues entre les paroles et les verbes d’action, ce qui peut gêner le lecteur. Le rythme est aussi très particulier entre des passages très long et d’autres beaucoup plus rapide qui peut vite nous essouffler. Il y a beaucoup de dialogues qui n’apportent rien (Des débuts de conversation style « salut » / « ça va ? » / etc…) qui relève d’un choix de l’auteur, mais qui peut agacer les lecteurs qui aiment aller à l’essentiel sans trainer. Un autre souci réside dans les scènes érotiques, très présente malgré une mention « tout public » qui est sans doute à changer. Si elles sont parfois utiles pour caractériser un personnage, ou bien pour développer l’aspect fantastique, il n’empêche que certaines d’entre elles n’ont aucune utilité.

Enfin, il est à noter qu'Olivier Bron nous propose, en plus de son roman, une playlist musicale sur SoundCloud qui l’accompagne et dont les morceaux s’accordent à la perfection avec l’ambiance à la fois calme et dure du livre. C’est un plus qui permet à l’auteur d’ouvrir son ouvrage à d’autres dimensions et d’élargir son univers. C’est donc un avis mitigé pour cette lecture. L’histoire de « Samuel Applegreen » est pertinente, originale et intéressante, mais des problèmes de forme rendent sa découverte complexe. Bien que « fantastique, »il plaira plus aux adeptes qui questionnement sociale plutôt qu’aux grands lecteurs de fantasy et fantastique. À noter à nouveau aussi qu’il n’est pas réellement tout public – à ne pas mettre dans les mains de tous, donc !

« De corrompre nos couleurs alors elles sombrent dans du grisâtre ou du brun pour tendre vers ce noir dont il est si compliqué de revenir… » 
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