Titre : Outsphère
Auteur : Guy-Roger Duvert
Date de Sortie : 6 mai 2019
Genre : Science-Fiction, Space Opera
Edition : Auto-Edition
Guy-Roger Duvert vit depuis le début des années 2010 à Los Angeles, en tant que réalisateur, scénariste et compositeur de musique de film. Il a réalisé et produit le long-métrage "Virutal Revolution", sorti en 2016, film qui a reçu plus de 50 prix à l'international, ainsi qu'une BD sur le même univers en 2018. Outsphère est son premier roman.
Après avoir quitté une Terre mourante du fait des erreurs de nos sociétés, l'Arche, premier vaisseau à coloniser une exoplanète, arrive au bout d'un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau commencement pour l'humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement végétal baptisé Eden.
Les surprises se cumulent vite : la surface abrite une espèce primitive mais intelligente, des ruines prouvent l'existence de civilisations passées avancées, le système climatique obéit à des règles très particulières. Mais malgré tout cela, la colonisation commence de manière somme toute très classique, avec les traditionnelles oppositions entre militaires, scientifiques, civils.
Mais tout change avec l'arrivée d'un nouveau joueur : un second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l'Arche. A son bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d'une technologie plus avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement. Capables de se synchroniser et de communiquer télépathiquement entre eux, ils sont devenus une espèce fondamentalement collectiviste, que tout oppose aux traditionnels Terriens individualistes de l'Arche. Les deux peuples essaient dans un premier temps de cohabiter et d'apprendre les uns des autres, mais les obstacles rencontrés, le passé de la planète qui s'avère beaucoup plus riche et mystérieux que prévu, vont rapidement augmenter les tensions. Eden représente-t-il un nouvel espoir, ou au contraire la fin d'une civilisation?
"Outsphere" est une saga de science-fiction, qui tout en développant un univers particulièrement fouillé, s'amuse à explorer des questions philosophiques liées d'un côté au transhumanisme, de l'autre aux oppositions entre pensées collectivistes et individualistes.
Je remercie l’auteur, Guy-Roger Duvert, pour sa patiente ainsi que sa confiance pour ce service-presse.
Nous nous penchons aujourd’hui sur le cas d’Outsphère, un roman de science-fiction, et plus précisément de SpaceOpera. La quatrième de couverture promet une intrigue complète et complexe. Il détaille beaucoup, peut-être même trop, les éléments principaux de l’aventure spatiale. L’on peut trouver cela dommage dans le sens où l’imagination du lecteur, par ce premier contact avec le livre, ne peut pas pleinement s’activer. Les grandes lignes et les rebondissements charnières permettant à l’œuvre d’avancer – comme le peuple vivant sur la planète ou le second vaisseau rejoignant les protagonistes – sont d’ores et déjà évoqués et gâchent un peu l’effet de surprise.
La couverture, quant à elle, est simple mais belle, les couleurs froides étant un choix judicieux pour évoquer les dangers et l’hostilité de la nouvelle planète.
« Elle ne voulait pas perdre le contrôle, elle détestait cette idée. Mais la peur, la nostalgie, toutes ses émotions se bousculaient chez elle. »
Oustphère conte les péripéties des occupants de l’Arche, un vaisseau spatial qui a quitté la terre il y a 80 ans. Alors qu’il arrive aux abords d’une nouvelle planète, baptisée Eden, chaque membre de l’équipage se prépare à la mission qui les attend, celle qui pourrait sauver l’humanité. À peine sortie de leurs caissons cryogéniques, les colons mettent en place une civilisation ordonnée : il y a les militaires, les scientifiques et les citoyens. Tous ensemble, ils vont devoir se battre contre les dangers extérieurs… et intérieurs.
Si l’on a l’habitude de lire des romans de ce type, on est vite pris par une impression de « déjà-vu ». De nombreux éléments sont des motifs récurrents du genre : la nouvelle planète qui se révèle être dangereuse, la cryogénisation, les conflits entre les colons, la cité sous un dôme de verre, les clones, etc… Néanmoins, Guy-Roger Duvert se démarque par sa précision unique sur certains aspects de son ouvrage. Deux, en particulier.
Dans un premier temps, l’auteur prend le temps de développer des problèmes très divers. Si l’on s’attend à ce que les originaires de la nouvelle planète ne soient pas très accueillants, ou qu’il y ait des frictions entre scientifiques et militaires, on est parfois surpris par l’importance que prennent d’autres conflits. De plus, les sources de tensions s’ajoutent petit à petit ce qui permet de garder une bonne dynamique tout au long du roman. En effet, les héros de l’histoire devront lutter tour à tour – et de manière différente – contre les autochtones d’Eden, l’équipage du deuxième vaisseau, et même contre leurs propres citoyens.
« Tant que vous êtes des civils en difficultés, on est là pour vous protéger. Devenez une menace, et on vous éliminera. C’est clair ? »
Le deuxième aspect témoignant du travail de l’auteur est celui de la science. Car les colons doivent aussi affronter la planète Eden elle-même, et les risques liés à sa météo, sa faune et sa flore. La présence des chercheurs donne la possibilité à Guy-Roger Duvert d’aborder ses sujets avec beaucoup de clarté, en donnant des détails pertinents et qui plaira sans doute aux fans de sciences.
Ce point positif amène pourtant à de longues descriptions, ajouté à celle des décors, parfois très lourdes. Si les fresques que nous dépeignent l’écrivain sont très visuelles et facilitent l’immersion, leurs densités rendent parfois la lecture indigeste. Les nombreux adverbes et les répétitions vont aussi dans ce sens.
Pour ce qui est des personnages, il est difficile de s’attarder sur chacun d’eux tant, ils sont nombreux. La densité de l’intrigue et les nombreuses figures ne permettent pas aux lecteurs de s’attacher à l’un d’eux. Mais leurs rôles très divers offrent des points de vue diversifiés, une sorte de vision en trois dimensions de ce qui se déroule.
Outsphère est donc un roman de science-fiction qui saura sans doute convaincre les plus attachés au genre. Mise à part une écriture et des descriptions rendant la lecture parfois laborieuse, les chapitres courts et les nombreux rebondissements rythme l’aventure spatiale et donne envie d’embarquer sur l’Arche.
« Les soldats et la scientifique s’arrêtèrent un instant pour admirer le paysage. Ils avaient en face d’eux la Cité en développement qu’ils avaient tous baptisé Outsphère ».
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