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Fragments de Réalité - Ambre Rouquié



Titre : Fragments de réalité

Auteur : Ambre Rouquié

Date de Sortie : 7 janvier 2019

Genre : littérature contemporaine, poésie

Edition : Autoédition


Auteure d'un roman contemporain et passionnée par les mots, Ambre Rouquié parvient à émouvoir en quelques pages seulement.

La Vie me rattrape, me tient fermement. Appuyant un couteau contre ma gorge et brandissant une récompense dans l'autre main. Ce que la Vie veut, c'est me faire chanter. Elle veut que je prenne une décision et me tente avec la mort, son amie de toujours, qui me semble étrangement être une solution à tous mes maux ; une échappatoire sans risques, une flamme que personne ne peut éteindre, un fait universel dont chaque être vivant est conscient.

Le jeu vient de commencer.

Je remercie Ambre Rouquié pour sa confiance et pour m’avoir confié son œuvre.

Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler de « Fragment de réalité », un court roman contemporain dont le résumé laisse présager un univers assez sombre. Un jeu, entre le Vie et la Mort, comme deux personnages à part entière. Quelque chose d’à la fois noir et poétique. Un mélange curieux, risqué aussi, mais qui finit par intriguer et à vous convaincre. Le tout agrémenté d’une couverture aux couleurs froides.

C’est à chacun de décider, c’est un bon ou un mauvais point, mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne sait pas dans quoi on s’embarque quand on ouvre le livre de Ambre Rouquié. Pourtant, très vite, son héroïne nous porte dans un tourbillon d’émotion. De la colère à la tristesse, du refus à l’évidence, elle nous conte son histoire.

Aurais-tu peut être remarqué à la façon dont mon corps, mou, aurait réagi, que ce qu’il reste de moi n’est autre qu’un étrange pantin aux yeux vides

Les premières pages s’ouvrent sur Anissa, vingt-cinq ans, alcoolisée et en larmes. Elle en veut au monde entier, mais surtout à sa mère qui l’a « abandonné ». Elle en veut à la Vie, cruelle et joueuse, qui ne se lasse pas de la faire souffrir. C’est un personnage pathétique à la fois attachant et agaçant par moment.

Puis l’auteur nous plonge des années en arrière, dans l’enfance d’Anissa. Chapitre après chapitre, on en découvre un peu plus sur sa vie, sur sa personnalité et sur sa relation avec sa mère. Des moments, ou plutôt des fragments, d’une vie que l’on sait détruire dans le présent.

En plus d’Anissa, nous retrouvons aussi vers la fin du roman le personnage de Raphaël, dont on ne saura pas au final pas grand-chose. Mais les protagonistes les plus importants, au-delà de l’héroïne, sont bel et bien la Vie, et la Mort. Elles sont décrites comme des figures à part entière, planant au-dessus du récit. Les deux sont toute aussi menaçantes l’une que l’autre et, loin de s’opposer, semble jouer ensemble. C’est une façon de raconter le deuil, mais aussi le déroulement d’une existence de manière peu commune et appréciable. Au final, cela donne une atmosphère un peu malsaine qui peut mettre à mal à l’aise le lecteur, mais qui, s’il apprécie d’être bousculé, le convaincra.

La Vie, en prenant la mienne, s'est aussi emparée de mon humanité, de mon empathie, de ma sympathie, de tout ce qui faisait de moi, moi.

La construction de l’œuvre est intelligente et pertinente, même si certains passages sont un peu courts. Des informations supplémentaires sur le personnage principal l’auraient sans doute rendu plus attachante et encore plus proche du lecteur.

La solitude n’est-elle pas le démon qui suit chaque être toute son existence ? Celui que l'on fuit, mais qui nous rattrape toujours ?

La plume est aussi très singulière. Elle est poétique – et à quelques endroits un peu alambiqués – mais reste dans sa globalité compréhensible et légère.

C’est donc un grand oui pour cette ouvrage, poétique mais accessible à tous, à la fois dur dans ce qu’il raconte mais vrai, authentique et orné d’une sincérité frappante.


Enfermée dans une bulle de protection depuis bien trop longtemps créée, trop résistante, trop préparée.
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