Nom : Les MacCoy, Tome 1 : L’Ogre et le Chardon
Auteur : Alexiane Thill
Date de Sortie : 19 avril 2018
Genre : New Romance, Romance Contemporaine, Action, Ecosse
Edition : La Condamine
Et si les clans d'Ecosse n'avaient jamais disparu ? Et s'ils continuaient à diriger les Highlands à l'insu du reste du monde ?
Quand Phèdre arrive à Edimbourg pour respecter les dernières volontés de son père, elle se retrouve malgré elle entraînée dans ce monde de clans et de querelles sanglantes qui lui est inconnu. Recueillie par le fougueux et irascible Caleb, chef du clan MacCoy, elle se révèle bientôt être une pièce maîtresse sur l'échiquier du pouvoir...
Il y a de ses romans qui vous font rêver, ceux qui vous font tremblez, ou bien pleurer. Il y a ceux qui vous bouleversent, qui ébranlent vos convictions. Ceux qui sortent des sentiers battus, qui jouent avec vos nerfs et vos émotions. Et puis il y a ceux qui font tout ça à la fois – et bien plus encore. L’Ogre et le Chardon est de ceux-là.
Nous suivons ici Phèdre Duval – ou plutôt ‘Ed – dans son voyage pour Edimbourg, au cœur de l’Écosse, afin de respecter les dernières volontés de son père. Engagée dans le pub de Lachlan O’connor, elle va assister à une scène qui la poussera malgré elle dans l’univers de Caleb MacCoy, un chef de clan.
Il faut dire que ce récit ne partait pas gagnant avec moi. Lorsque je l’ai découvert sur la plateforme d’écriture Fyctia, j’avais beaucoup d’appréhension. New Romance ? Pas pour moi ! Le défi était donc de taille, me séduire avec un genre que je détestais.
Un défi brillamment relevé !
Premièrement : l’Écosse. Rien que ça ! C’est un pays incroyable avec ses légendes, son histoire et sa culture. Il y a quelque chose de très visuelle dans ce roman qui le rend encore plus efficace. Les descriptions sont gérées d’une main de maître par l’auteure et nous plonge dans les magnifiques paysages écossais avec une facilité déconcertante. Tout prend place comme un petit film, on se fait sans effort une image des événements.
En plus du décor, les héros prennent vie dans un contexte historique un peu particulier. J’ai parfois oublié que l’histoire avait lieu en 2017, persuadé d’avoir replongé au moyen-âge. Si cela peut sembler étrange au début, l’on s’aperçoit que c’est ce qui donne au roman son originalité et le rend incomparable.
"Athair, raconte- moi l'histoire du Fairy Flag"
Nous avons donc deux personnages principaux. Si la demoiselle sur la couverture laisse envisager une héroïne fleur-bleu rêvant du grand amour… Ce n’est pas du tout le cas ! Phèdre est une héroïne belle, forte, indépendante et attachante. Elle porte en elle – et sur elle – des marques de son passé, véritable mystère qui plane au-dessus d’elle comme une menace constante, et qui lui donne une dimension psychologique très intéressante. Au-delà de ça, le personnage est bien construit et cohérent dans ses actions. On finit par s’attacher à sa fougue et à son impertinence. Ses émotions sont développées de manière réaliste. Avec délicatesse, Ed’ nous plonge dans son cocon, faisant de nous ses confidents. On pleure avec elle, on rit avec elle, on a peur pour elle, et plus que tout, on veut se battre à ses côtés.
Et puis il y a… Caleb MacCoy. Surnommé « l’Ogre », l’Highlander en impression plus d’un. Très charismatique, il n’est pas pour autant un tas de muscles dont toutes les filles tombent amoureuses. Au contraire, on sent que sous son masque de « monstre », se cache un homme avec ses blessures et ses faiblesses. C’est ce qui le rend très attachant, et réel ! Ce qui est très appréciable, c’est que son évolution se fait en douceur, ce qui permet à l’auteure de mettre en place une ambiguïté finement tissée. C’est pourquoi il est très difficile de se placer par rapport à lui. On se méfie, le déteste, l’apprécie, puis à nouveau, on le hait. C’est un torrent d’émotions qui emporte le lecteur avec lui, et qui ne le laissera pas indemne…
La tension entre les deux héros est constante, et le cheminement de leur relation tiens le lecteur en haleine jusqu’à la dernière ligne. Les sentiments de Phèdre et de Caleb se mélangent entre colère et déception, donnant lieu à des scènes magistrales, et parfois dure, mais qu’Alexiane avec l’élégance qui la caractérise.
Mais il n’y a pas qu’eux ! La valeur d’un livre se juge – dans une certaine mesure – aussi par ses personnages secondaires. Dans L’Ogre et le Chardon, le lecteur à le choix. De la famille à d’accueil aux membres du clan MacCoy, en passant par la mère et de Phèdre et les maîtres du monde clanique, il y en a pour tous les goûts. Aucun d’eux n’est négligé, ils ont tous une profondeur psychologique pertinente et une histoire. Ils apportent du relief à l’intrigue sans pour autant prendre toute la place. Les hommes de Caleb sont très attachant, et j’ai beaucoup apprécié l’ambiance au château d’Inchkeith – siège du clan MacCoy – entre tous les garçons. Si ce sont des guerriers écossais, l’auteure n’en n’oublie pas moins le côté humain. Leur fraternité fait chaud au cœur. J’ai eu un petit coup de cœur pour le benjamin de la bande, Brahn, et son cynisme constant. Ou encore Mary, pour sa sagesse, mais aussi la justesse de ses paroles et son honnêteté. Il y aurait tant à dire sur chaque protagoniste tant ils sont travaillés – mais ça, vous devrez le découvrir par vous-même. Et je vous le promets, chacun de vous y trouvera son propre héros !
"C'est en sonnant la retraite d'une bataille perdue d'avance que l'on gagne la guerre."
Alexiane Thill ne se gêne pas pour jouer avec nos méninges. Si vous aimez résoudre des énigmes, vous serez servis ! Je n’avais pas lu la moitié du roman que déjà des milliards de questions se bousculaient dans ma tête. Très vite, on se prend au jeu des théories. Chaque détail, chaque mot compte, rien n’est laissé au hasard.
Tout le background politique est ficelé avec précision. Le système des clans, le code, les alliances et l’impact de leurs histoires respectives font de ce chef-d’œuvre bien plus qu’une simple romance. C’est une source intarissable de rebondissements, d’actions et d’aventures.
Les MacCoy : L’Ogre et le Chardon est une histoire qui vous prendra aux tripes. La dernière page arrive, et on quitte ce monde à regret, avec la seule envie de s’y replonger au plus vite. Après avoir vu Phèdre grandir entre nos doigts, on se doit de lui dire au revoir, le cœur gros. Que dire en conclusion ? Lisez. Laissez-vous bercer par une écriture enchanteresse, aux côtés d’une héroïne unique, dans un paysage sublime, au cœur d’une guerre que les siècles n’auront su adoucir…
Préparez vos armes, fiers guerriers, et revêtez-vous de votre plus beau kilt ! Direction l’Écosse !
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