Titre : Sapin-Lilas
Auteur : Alvyane Kermoal
Date de Sortie : 8 décembre 2018
Genre : Romance, contemporain
Edition : Auto-édition
[Présentation de l’auteur sur simplement.pro]
J'écris la vie, celle que je découvre grâce à vous et nos partages, à vos souvenirs, vos douleurs qui rejoignent parfois les miens.
Vous m'offrez des panels de personnages que vous n'imaginez même pas... mon esprit s'envole, mes sourires sarcastiques, rêveurs, coquins traduisent ce que vous faites naître en moi. Les livres que vous faîtes de vos vies vous me les dédicacez sans même vous en rendre compte. Pour vous, vous vivez du quotidien... et j'y vois des aventures sulfureuses parfois, dramatiques ou fantastiques.
Vous m'offrez ces scènes de vie, ces histoires que je m'évertue à vous rendre avec humilité. Pas de genre en particulier... juste la passion de l'écriture.
Une mère et ses jumeaux devant les belles vitrines des grands magasins à Paris.
La détresse d'une mère qui travaille et ne peut rien offrir à ses enfants... rien... sauf... la dignité.
Une pièce jetée au sol et le rêve se brise. Le "bienfaiteur" pourra-t-il comprendre ce qu'elle va essayer de lui montrer avec le Sapin-Lilas ? Quel choix fera-t-il ?
Il est de ces œuvres qu’il est difficile de chroniquer tant leur force est dans l’expérience de la lecture. « Sapin-Lilas » est de ceux-là . Cette nouvelle de moins de cent pages raconte l’histoire de Sybille et de ses deux enfants. Malgré une situation financière compliqué, elle compte bien offrir à sa petite famille un noël digne de ce nom.
« Tous semblent vouloir crier des émotions, des peurs, des espoirs enfouis au plus profond de l’âme de l’artiste ».
Le coup de poker d’Alvyane est d’avoir réussi à rendre ses personnages très attachants avec un format aussi court. Sybille est une femme forte et courageuse. Si nous lui offrons vite notre pitié, elle nous rappelle avec aplomb qu’elle n’en a pas besoin. La vie n’est pas facile, certes, mais elle lutte avec honneur et fierté.
Ces deux enfants aussi brillent par leur patience et leur bonté. Ils se contentent de ce qu’ils ont et il suffit de peu pour les rendre heureux. Avec l’ami de leur mère Yolande, ils forment un trio assez amusant et touchant. Enfin, il y a Eric, le fils de Yolande. Il est en-dehors des réalités de sa mère et de Sybille, son monde étant à l’opposé du leur. Homme d’affaires, il ne voit que très peu ses parents et ignorent même ce qui leur plaît. Il ne pense qu’à travers son argent et les biens matériels. Sa venue surprise au réveillon ne va d’ailleurs pas enchanter notre chère Sybille… Pourtant, lorsque leur vision du monde entre en collision, chacun d’eux évolue. Chacun d’eux apprend.
« Sybille voit plus loin, malgré sa situation. Elle voit les âmes, les blessures, les hommes et les femmes au-delà des apparences. »
L’écriture est belle, poétique sans être trop précieuse. On se laisse porter par la plume d’Alvyane sans accro.
L’unique point négatif serait peut-être la simplicité du scénario et le personnage d’Eric qui répond à des stéréotypes bien connu. Mais il faut garder à l’esprit que la forme de l’œuvre ne permet pas un développement plus profond et tout ce qu’elle porte en émotions et en sentiments compensent largement ce petit défaut.
Une dernière chose à relever est la signification du « sapin-lilas ». Nous ne l’expliquerons pas ici par ne pas spoiler les futurs lecteurs, mais le message et les émotions portés par ces derniers sont à l’image de la nouvelle : à la fois doux et percutant.
« On perd la notion du rêve quand on devient adulte. L’argent facilite tellement les choses. Cela se fait presque malgré nous. »
Si l’auteur nous invite à réfléchir sur plusieurs thèmes, cette nouvelle n’a rien de moralisateur. Elle se lit avec le cœur, et y laisse une marque, une douceur qui vous bercera longtemps.
« Chacun est une personne à part entière avec ses faiblesses et sa volonté. On est la puissance à partir du moment où l’on décide de ne plus courber l’échine ».