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Chicago Requiem - Carine Foulon




Titre : Chicago Requiem

Auteur : Carine Foulon

Date de Sortie : 5 Mars 2018

Genre : Romance-Historique, Roman Noir, Suspense

Edition : Autoédition

Réseaux : Facebook



Chicago, années folles…


Sur la scène d’une ville en proie à la corruption, acteurs et gangsters se côtoient.

William, issu d’une famille riche et influente, les Henderson, possède un théâtre cerné de speakeasies et de maisons closes. Il aide son épouse, Susan, à reprendre sa carrière d’actrice malgré la corruption et la prohibition.


La sœur de William, Meredith, vient de passer cinq ans en prison. Résolue à se venger de son frère et de tous ceux qu’elle pense responsables de son incarcération, elle s’établit à Miami où elle rencontre un certain Al Capone.


Le vaudeville peut alors virer au drame, à la scène comme à la ville.



Je remercie l’auteure, Carine Foulon et le site Simplement. Pro pour m’avoir permis de lire cette histoire.

Le résumé donne tout de suite le ton. Il est clair, contient tout ce qu’il faut pour accrocher le lecteur sans trop en dire. Nous comprenons bien vite que les genres vont se mélanger, même s’il ressort une prédominance du genre policier, de mystère et d’action. Les Henderson semblent être une famille intéressante, perdue entre les jeux d’argent et de pouvoir. Le contexte historique est aussi propice au développement de l’intrigue, notamment avec l’idée d’une quête de vengeance avec l’aide de la mafia.

J’en attendais beaucoup de cette histoire. J’adore ce genre, mener l’enquête, jouer avec les personnages. Suivre une famille en particulier laisse un grand choix de possibilité même si cela comporte des risques.

La plongée dans le Chicago des années 20, est-elle une réussite ?


Nous allons cette fois aborder les personnages en premier, car ils sont nombreux. William Henderson est l’héritier du pouvoir de la famille. Au début de l’histoire, il apprend que sa sœur est libérée de prison, tandis que lui fait tout pour aider sa femme à reprendre sa carrière. On comprend vite qu’il va porter les enjeux de l’histoire sur ses épaules, quitte à en payer le prix…

« Il s’était toujours vu comme un fils, un frère ou un mari. Il n’avait jamais pris d’initiative pour lui-même. »

J’ai été touché par ses qualités en tant que mari et père. Il est attentionné et aimant. C’est un homme qui pense d’abord à sa famille avant tout. On éprouve une sympathie naturelle envers lui, rien que de par son comportement avec ses enfants. Mais cela le rend aussi manipulable. Tout le monde se joue de lui, au point parfois que ça en devienne agaçant. Même si l’on ressent surtout de la pitié pour lui — du moins au début — on a souvent envie de le secouer un peu. Ce personnage va suivre une évolution très pertinente tout au long du roman, et va au final se libérer de cette image de « petit père de famille parfait ». C’est un héros avec plusieurs facettes qu’on découvre petit à petit et que, malgré tout, on aime suivre dans son périple. Néanmoins, son épouse Susan est beaucoup moins appréciable. Actrice déchue, elle est à la fois émotive et détaché de tout, quitte à négliger ses propres enfants. Il est très difficile de s’attacher à elle et d’avoir de la compassion pour elle.

Et puis il y a sa sœur, Meredith. Aussi insupportable que sa mère, la jeune femme mène une vendetta contre ceux qu’elle estime responsable de son incarcération. Au fil des pages, on finit par vouloir jouer avec elle. Son arrogance nous intrigue, nous pousse à la tester, voir jusqu’où elle est capable d’aller. En fait, Carine Foulon nous l’a fait apparaître comme « le grand méchant loup » de l’histoire. Elle décrit à la perfection son côté effrayant et cruel. Rien que l’évocation de son nom nous fait trembler. Elle plane au-dessus des personnages comme une menace prête à s’abattre. Le sentiment d’angoisse est constant et nous transporte dans l’histoire.


« On sentait à sa mine revêche le dragon qui sommeillait en elle. »

Les autres membres de la famille nous réservent une agréable surprise. J’ai eu un coup de cœur pour Rose, Eileen et Edward. La première est une femme douce, mais qui cache des blessures importantes. Contrairement à sa cousine Meredith, elle ne laisse pas son passé l’emprisonner et se dévoile être une femme mature que le lecteur aura vite envie de soutenir. Son mari Edward est, aux premiers abords, peu appréciable. Mais il s’avère être un homme plein de valeurs et — à mon sens — le vrai héros de cette histoire. Eileen est aussi plus intelligente qu’elle n’y parait, et je l’ai beaucoup apprécié même si, au final, on l’a assez peu vu.

« On dirait un enfant perdu dans un jeu qui le dépasse. »

L’auteure s’amuse avec ses personnages — autant qu’avec le lecteur — et prend le temps de nous donner des pistes, pour mieux les détruire par la suite. Si on peut reprocher l’arrivée tardive du genre « policier » — et notamment du premier meurtre — la tension s’installe dès les premières lignes. D’ailleurs, le crime est si soudain, après des passages plutôt posés, que le lecteur se retrouve dans le même état que les protagonistes. Carine Foulon a exploité à merveille toutes les possibilités qu’offrent ses personnages. Il y a beaucoup de bonnes idées. Par exemple, je m’attendais à une course-poursuite entre William et Meredith, mais ce n’est pas tout à fait le cas. William est en réalité victime de la machination de sa soeur. L’on pourrait plutôt voir ça comme si elle le regardait courir, alors qu’elle était déjà à la ligne d’arrivée. De plus, chaque individu sait quelque chose que les autres ne savent pas, ce qui donne aux lecteurs toutes les cartes en main pour comprendre. C’est quelque fois dommage, car on n'est toujours pas surpris par les révélations. On comprend très vite qui est derrière tout ça et il n’y a pas de coup de bluff à ce niveau-là (à l’exception de l’implication d’un d’entre eux à laquelle je ne m’attendais pas). Certains pourront aussi trouver que la mafia n’est assez présente. Même si on ressent son influence de par Meredith, c’est plus elle que l’organisation criminel qui nous effraie. Mise à part quelque scène, je l’ai trouvé — pour ma part — quelque peu absente.

En ce qui concerne les romances, elles ne se contentent pas de « décorer » le roman. Elles s’entrecroisent est apportent du relief à l’histoire. En réalité, ce sont tous les destins qui se recoupent. Ils dépendent les uns des autres, et l’on craint sans cesse qu’un d’eux les emporte tous dans sa chute…

Le tout se déroule comme un petit film. La description se concentre surtout sur les petits détails des gestes, des visages et des corps. L’auteure s’amuse avec notre imagination est cela fonctionne plutôt bien. Le style n’imposant pas de grandes descriptions suffisant, seuls quelques pièces sont décrites. Il y a donc un équilibre qui nous permet de laisser notre imagination travailler tout en restant très léger.

« Une corde rompue peut être renouée, mais le nœud se sentira. »

Pour le style, la plume de l’auteure est plutôt fluide, malgré des phrases un peu longues parfois. Le passage avec le pronom « tu » surprend, mais on s’y fait. Il y a aussi une sensation de « saccade » dans le déroulement des événements. Les dialogues ne semblent pas toujours naturels, et disent beaucoup de choses qui gagneraient à être montrées plutôt que dites. On dénote aussi une facilité à faire passer des émotions. Quelques passages, notamment avec Meredith, sont malsain, et l’auteure parvient à faire ressentir ce sentiment de gêne aux lecteurs.

Les citations en début de chapitre sont utilisées à bon escient, et suivent la ligne conductrice de la « corde ». C’est un choix intelligent qui concorde à l’histoire.

Le dénouement est cohérent avec tout le background développé en amont. C’est à regret qu’on quitte la famille Henderson, après avoir traversé — avec pertes et fracas — leurs aventures. Alors si vous n’avez pas peur de vous mesurer au « grand méchant loup », n’hésitez plus !

« Elle se nommait Susan Henderson. Son mari l’appelait Suzie. »
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